A chaque fois que je vois un titre « l’entreprenariat au féminin » je ressens un malaise. Un malaise pour cette idée qu’entreprendre tout court n’est pas une étiquette suffisamment représentative d’une dynamique nous incluant. Comme s’il fallait nous applaudir d’avoir osé réaliser ce qu’on n’attendrait pas de nous ? C’est vrai que dans l’imaginaire collectif, entreprendre fait souvent référence à des qualités qu’on loue aux hommes telles que la détermination et l’esprit de compétition. Mais souvent en plus d’être dotées de ces qualités, nous avons aussi l’empathie et le sens de l’organisation. J’aimerait simplement que l’on soit considérée comme des créatrices tout court dans les médias.
Mais j’ai bien conscience que la société est faite d’étiquettes alors faisons avec.
Parlons maintenant de l’état d’esprit permettant de préparer son lancement justement ! Depuis quelques mois, je me suis lancée. Je développe des activités de productrice slash blogueuse slash modèle. (euh ça c’était pas prévu à la base) :)
Se connaitre : développer son estime de soi avant de se lancer
C’est autre chose que la confiance en soi. C’est une intime conviction que l’on ressent parce que l’on se sent prête à changer de cap. Ca peut arriver à tout moment avec une forte probabilité le printemps ;) Mais en fait, sachez qu’il n’y a jamais de bon ou de meilleur moment ! Personnellement, j’ai toujours eu la fibre entrepreneuriale, j’ai monté avec des copains une junior entreprise, on avait 19 ans.
C’était dans le cadre de nos études, ce qui nous a permis de décrocher une super note pour notre initiative. Bien que j’étais déjà orientée projet et que j’avais le sens des responsabilités (des contrats de PME à honorer), j’avais besoin de plus d’expériences.
Je n’ai pas souhaité créer mon entreprise à la sortie de l’école car cela ne correspondait pas au capital d’expériences que je souhaitais acquérir. Mais voilà, 6 ans plus tard, c’est l’effet boomerang. L’année dernière, j’ai précisément ressenti que c’était le moment venu de me lancer. Au travers de mes expériences réussies, j’ai compris mes forces et le potentiel que je pouvais mobiliser.
Cette petite voix intérieure devenait de plus en plus présente voire pressante. C’était une période très compliquée, je vous raconte pas ! D’un côté j’adorais mon boulot mais d’un autre j’étais tiraillée par cette volonté qui devenait de plus en plus présente. C’est vrai que le blog a été pour moi un accélérateur du point de vue de la connaissance de soi aussi je dois dire. Et je ne vous remercierai jamais assez d’avoir été là et d’avoir suivi mon petit parcours.
Pour revenir à la période de doutes qui précède tout grand changement dans sa vie personnel, j’en ai d’abord parlé à mon petit ami. Je me sentais un peu mal quelque part de lui dire que j’ai toujours rêvé d’être chef d’entreprises (au pluriel) et que j’avais le projet de le concrétiser. C’était un peu comme briser une routine, je prenais des risques.
J’épargnais de plus en plus l’année qui a précédé mon départ pour me constituer un fond de roulement. Puis j’ai réalisé un tableau de projection à 6 mois après mon départ avec deux hypothèses, une pessimiste et une optimiste. Il était pour moi hors de question de toucher à mon épargne de base ! Ou pire, demander à mon petit ami de m’aider : NO WAY !!
La liberté a un prix, sachez le. Celui de la responsabilité. Alors j’ai travaillé le plus sérieusement du monde à me mettre dans les meilleures conditions pour me préparer à quitter un environnement que j’aimais mais ne correspondait plus directement à mon aspiration créative. Et c’est quelque chose de très stressant sur le moment. Je me souviens que mon hypersensibilité m’avait joué des tours quand je l’ai annoncé à ma direction. La voix qui tremble et compagnie !! C’est un sacré truc en vrai je vous le dis ! Mais pour autant je savais que c’était un mal nécessaire, que j’avais encore une fois cette intime conviction que je devais le faire maintenant pas après 30 ans.
C’est aussi bête que ça.
J’espère que cette expérience préliminaire à toute démarche de création vous inspirera. Je m’arrête là sinon je vais partir dans un article fleuve. :) J’aimerais savoir si cette thématique vous intéresse avant de développer d’autres sujets connexes comme : « comment s’organiser au quotidien quand on est multifonctions » !
Si vous vous posez des questions pratiques sur le choix du statut, sachez que chaque projet est unique alors je ne me sens pas vraiment de vous aider dans votre choix. Mais je vous propose un lien utile avec un comparatif intéressant justement : quel statut juridique choisir pour son entreprise
Je vous laisse avec cette citation : « A girlboss is in charge of her own life. She gets what she wants because she works for it » Sophia Amoruso, Nasty Gal (livre disponible en anglais sur son shop ici que je viens de recevoir, je commence à peine sa lecture)
J’attends vos petites réactions, questions ou vos retours d’expériences sur le thème de la création d’entreprise qu’elle soit pour une activité indépendante ou une start up ! Je n’aurai qu’un message positif à partager avec vous c’est LANCEZ VOUS !! C’est une expérience ULTIME si vous aimez créer ou produire des projets ! ♥ Bises
visuels source Pinterest
Sabrina says
C’est un article qui me parle. Je suis admirative de celles et ceux qui osent se lancer et accomplir les projets qui leurs tiennent à cœur. J’y pense de plus en plus sérieusement. Pas pour créer quelque chose, parce que je ne pense pas avoir encore assez d’expérience, mais pour trouver un boulot qui me donne envie de me lever chaque matin. Je pense que l’année prochaine (l’année de mes 30 ans) je me lancerai, même si j’ai la peur au ventre de prendre le risque de tout quitter sans rien derrière. Merci pour cet article qui dédramatise cette prise de risque ;-)
Amina says
Merci pour cette article. Je suis complètement d’accord avec toi, l’entreprenariat au féminin c’est d’abord entreprendre. C’est un beau projet. Pour le moment je me forme avant de me lancer. J’adorerai lire des articles sur les anecdotes quand on est entrepreneur, ce qui change dans le quotidien.
Bravo pour ton audace d’entreprendre!
Catherine says
En effet l’entreprenariat peu importe, féminin/masculin, ça n’a pas de genre mais parfois être une femme ça a ses avantages, notamment l’effet de surprise ! Le monde du travail est encore assez machiste en Europe méditerranéenne et la femme entrepreneuse on ne fait pas vraiment attention à elle, jusqu’à ce qu’elle dégaine !!! Bravo pour tes nouvelles aventures :) J’espère bien retrouver ici d’autres articles sur cette thématique !
khlauda says
@Catherine Tu as raison en parlant de l’effet de surprise, je l’ai remarqué aussi. Haha mais trop !!Contente que ce sujet te plaise, j’ai envie de partager un petit peu de mon quotidien par ici ^^ A bientôt au détour d’une verre :) bises
khlauda says
@Amina Merci pour ton message, on est d’accord. :)) Oh c’est super ça ! Je te souhaite le meilleur pour ton projet quand tu te sentiras prête à te lancer. Tu sais, c’est pas si exceptionnel que ça, c’est vrai qu’il faut « oser » mais des milliers de gens inventent et créer leur propres opportunités chaque jour. Et je saisis aussi la chance d’être née à la bonne époque, avec internet tout devient un petit peu plus facile pour entreprendre des trucs. Bises !
khlauda says
@Sabrina :)) Ah mais t’es plus vieille que moi d’une an en fait !! Je suis sûre que tu trouveras. Ah oui je suis d’accord, faut pas se lancer pour se lancer sinon le risque d’échec est assez élevé. Il faut choisir la bonne bataille :) Et puis comme je le raconte s’y préparer financièrement, bien se connaitre pour se projeter et développer ses activités. Cool, je penserai à toi pour le prochain billet le mois prochain sur ce thème. ;) Des bises !